EWY - []
- Or : 32760413
- Expérience : 107162843
- Réputation : 0
- Level : 80
Ewy
contrebandier
Personnages principaux depuis 2005 : Ryu666, Ryu, ChrisZ, Lelouv, Evilior, Evilir, Evvie.
Lieu de résidence au bar Vesperia.
Devise :
"ni honneur, ni fierté, ni loyauté"
Histoire :
Ewy est un Shaamah originaire d'Azahung à Harroka. Il a traversé ou fondé de nombreux équipages, son entourage sortant grandi des épopées à leurs bords. Voici un échantillon de ceux qui ont affecté son histoire : Neosayen (grand frère, retraité), Isis (femelle, disparue), Kadji (capitaine, mort), Aldebaran, Chocolat, Candie, Kazgrim, Oni, Edgemaster, Eterno et bien d'autres, ainsi que les guildes Les*mercenaires, Heranos, Arkania, Elelidia, ou encore les groupes "marchand", "pirate" et "sdk".
Agissant régulièrement dans l'ombre et loin d'être un patriote, l'escrot n'a demandé l'autorisation à personne avant de doter son prénom de naissance "Evilior" d'un nom de famille à particule de noblesse (Le Louv). Une noblesse qu'on ne retrouve d'ailleurs que dans très peu de ses actes...
Aussi débrouillard que discret, ce chat sait surtout voler, et je ne parle pas de léviter avec un ballon d'hélium. Au départ simple Cuisinier dans son village, puis "shaaMarchand" (comme on dit chez nous) un peu arnaqueur sur les bords, le chaTruand a rapidement rejoint le marché noir avec son frère Neosayen. Les deux félins curieux, alors uniquement équipés de leurs griffes et de leurs frondes, étaient partis sur la trace des origines de leur peuple, remontant la piste jusque dans le désert de l'île des cinq sages. Là-bas, ils trouvèrent quelques Shaamahs issus du lointain esclavage local, mais aucune information plus ancienne ne fit surface.
Qu'importe : ils rencontrèrent sous un soleil de plombs de nombreux acteurs économiques. Brigands, pirates, marchands louches et autres receleurs. De la petite entreprise à la grande mafia, de l'aventurier cherchant la bonne affaire au royaume se fournissant discrètement, l'île était la plaque tournante de bien des affaires d'argent. Les deux comparses se créèrent un vaste réseau amical au milieu de ce marché, ne se souciant aucunement de la race, l'affiliation à une guilde ou un royaume, ni même la morale de ses membres : SDK, en référence à un livre d'histoire parlant d'anciens dieux qui les avait passionnés. Le groupe souda parfois de solides liens entre ses usagers, au point notamment que Neosayen reste sur l'île auprès d'une femelle fraichement épousée.
Evilior prit l'habitude à cette époque de défendre d'innocents monstres avec l'aide de certains de ses complices de SDK, sous l'identité mystérieuse de Chris Z. afin de ne pas mettre en danger les affaires. Il attaquait leurs viles agresseurs pour aider les sympathiques animaux, à l'aide d'orbes de feu de son village natal envoyées via sa fronde... Oubliant bien sûr rarement de faire les poches aux vaincus, faites lui "confiance".
Il est par la suite devenu contrebandier auprès de son ami d'enfance Kadji, Gobelin d'Azahung de légende et membre important de SDK, devenu Capitaine d'un navire... Il investit alors dans une longue vue réputée magique, qui lui apporta en effet une vision des choses particulière, et entama sa vie maritime. Le gobelin lui apprit de nombreuses choses, du chant marin à la géopolitique.
Son Capitaine mourut plusieurs mois après qu'il l'ait rejoint, durant un affrontement avec l'armée ayant officiellement repéré leur bâtiment comme outil de contrebande. C'était là une trahison que son ami n'oublierait jamais : en effet, si le gobelin ne s'était pas méfié des soldats, c'est parce qu'il exécutait justement une mission de mercenaire pour leur compte. Evilior avait déjà acquis une grande popularité dans l'équipage, qui avait fait de lui leur représentant : le Quartier-maître de l'Interceptor. Malgré la perte de Kadji, il permit la déroute des militaires avec l'aide d'un simple matelot, ce qui assit son autorité et fit de lui le nouveau Capitaine. Ne perdant pas le Nord (au figuré, puisqu'au propre, ni l'un ni l'autre n'avait jamais su le trouver), il renforça son long manteau à l'aide des plaques en mithril de l'armure du gobelin, et son sens de la désorientation avec le compas déréglé du même gaillard. Le Shaamah nomma en Second l'autre héros de ce jour, son ami Shintaro, qui lui offrit pour marquer le coup un vieux tricorne volé dans la cale d'un navire ennemi.
A partir de là, l'équipage bascula peu à peu dans la piraterie, d'abord comme corsaire pour la guilde Arkania. Ils restèrent principalement en mer et s'emparèrent d'un maximum de richesses, pillant régulièrement les Tinymonys par exemple, débusqués avant les autres bandits... Il faut dire que la bête se perdait tellement souvent en tous lieux et à toutes heures, qu'il était difficile de lui cacher le moindre objet de valeur ! Son groupe SDK, progressivement devenu une sorte d'organisation d'espionnage tant que de marchandage, restait également une précieuse source d'informations.
C'est lors de l'arraisonnage d'un navire Trigornien protégé par des mercenaires, que le Capitaine rencontra Isis, l'une d'elles, magnifique Shaamah qui se montra particulièrement... collaboratrice, et désireuse de rejoindre son équipage. Peu après, suite à un passage fort comique à la mairie de Trigorn, où elle apprit s'être déjà mariée sous l'empire de l'alcool et dût d'abord divorcer, la jeune Maîtresse-cannonière devint enfin la femme du capitaine Lelouv devant l'équipage. Pour fêter l'évènement, il lui offrit en alliance son tricorne, que, plus maligne que lui, elle identifia tissé dans une étoffe sacrée permettant d'invoquer les dieux. Elle lui offrit pour sa part une flasque de mujaho, dont le contenu ne baissa mystérieusement jamais. Devenus des pirates sans fois ni loi entièrement à leur compte, ne se souciant plus du tout du pavillon adverse, Ils filèrent ensemble le parfait amour et auraient pu avoir beaucoup de chatons.
Mais un jour, tout s'enchaîna... Evilior et son équipage étaient galvanisés par leur dernière prise, un puissant Vaisseau de ligne de Roland qui leur fournit de multiples richesses, de quoi renforcer la coque, améliorer la voilure, ainsi que ses nouveaux canons et leur stock de boulets dernière génération. Les pirates décidèrent sur l'heure de s'attaquer à un fort côtier, en utilisant le Vaisseau comme cheval de Troie. Mais Shintaro qui devait garder l'Interceptor prêt au cas où les choses tourneraient mal, fit capoter ce plan, en profitant pour prendre le contrôle du navire plus puissant que jamais, et s'enfuir avec quelques hommes... Seulement, Isis sentit que quelque chose clochait dans son attitude et alerta son Capitaine, qui comprit les intentions du félon : le Vaisseau fit volte-face, et Evilior prit d'assaut l'Interceptor, dont les marins étaient restés trop peu nombreux pour manoeuvrer et éviter l'abordage.
Evidemment l'armée, dans son Fort, finit par comprendre la situation et tira à feu nourri sur les 2 bâtiments... Le Capitaine avait bien sûr eut la jugeotte d'interposer le Vaisseau entre l'armée et son cher navire, mais même si la bataille fratricide fut de courte durée, la dérive finit par placer l'Interceptor en ligne de mire, et il essuya des tirs dévastateurs qui tuèrent bon nombre de matelots et endommagèrent sévèrement la coque. L'équipage réussit malgré tout à fuir hors de portée des mortiers, et tandis que l'énorme Vaisseau coulait et que plusieurs bateaux ennemis se lançaient à leur poursuite, ils reprirent la mer.
Cependant, la marine royale ne semblait pas décidée à les lâcher, et parvenait à suivre la cadence de l'Interceptor désormais alourdi par ses 40 canons, sans pour autant le rattraper non plus. A bord, Shintaro et les 2 matelots survivants l'ayant suivi dans sa traitrise, bénéficièrent de l'indulgence du Capitaine : ils furent simplement maronnés, sur 3 îles vierges différentes à proximité desquelles l'Interceptor passa pendant sa fuite. Jetés ligotés par dessus bord aux alentours de ces terres, pour être plus précis, afin de ne pas ralentir la cadence.
Le Maitre-charpentier, blessé et inconscient jusque là, identifia un nouveau problème à son réveil : la coque était percée, peu au dessus de la ligne de flottaison. L'océan était calme et le navire ne risquait pas de sombrer pour le moment, mais petit à petit, il ralentirait. Chaque vague projetait un peu d'eau à l'intérieur, dans des recoins difficile à écoper, surtout avec une partie de l'équipage blessée. Quitte à se lancer dans un affrontement suicide, pas question de se rendre, décida à l'unanimité le Conseil des maîtres. Le Timonier informa donc le Capitaine de la direction à prendre pour trouver la tempête la plus proche... Ils la rejoignirent à la tombée de la nuit.
Sa force n'était malheureusement pas encore à son paroxysme, et l'ennemi ne lâchait pas prise ! Il fallait se résoudre au combat. Quand Evilior s'aperçut soudain de l'absence d'Isis... Cette dernière se mit à hurler depuis la vigie, tout en haut du mât : "Dranig !!! C'est tout ce dont tu es capable ? Regarde, comme tes orages impressionnent les mortels ! Nous les traversons sans mal !". La provocation eut une réponse quasi immédiate : le mât fut foudroyé, et Isis tomba sur le perroquet, juste en dessous, blessée. Tandis qu'Evilior l'aidait à descendre, il entendait le Timonier, et son Navigateur qui l'avait remplacé à la roue, mugir toutes sortes d'ordres : le vent avait redoublé de violence, des éclairs déchiraient le ciel noir, et les vagues devenaient inquiétantes...
L'appel d'Isis avait été entendu, et le chapeau qui lui avait permis de convoquer le maître des intempéries, vaporisé par la puissance de l'éclair. La marine s'empressait de faire demi-tour, et le Gabier qui s'accrochait en haut du mât pour faire office de Vigie (dont le poste n'était plus qu'un amas de cendres), rapporta que l'un des poursuivants avait déjà sombré dans la manoeuvre. Dranig fit cette fois entendre sa voix rocailleuse sur l'Interceptor : "Mortels, puisque vous osez réclamer un combat, je vous accorde un pari. Affrontez mes pouvoirs. Divertissez moi. Survivez, et je vous récompenserai de ma magie. Mourrez, et j'offrirai vos âmes à Vanilius".
Le pirate se réveilla sur une plage inconnue, seul, une touffe de poils blancs d'Isis dans une patte et un petit morceau de l'Interceptor sous son dos. Quelques souvenirs passèrent par flash : le rire gras de Dranig dans la nuit, Isis éjectée de ses bras-mêmes par la proue, à l'impact d'un creux démesuré, la voix du Maitre-voilier "...voiles déchirées...arpentier noyé dans la cale...sombre par la poupe ! C'est la fin." De mémoire, il ne restait déjà plus grand monde de vivant sur le bâtiment. Il avait donc perdu tout l'équipage. Il avait perdu Isis. Perdu l'Interceptor...
Trop plein d'assurance quelques jours avant, cette série de désastres l'avait mené à sa perte. Il passa les mois suivants à s'entraîner auprès des Tigres sur Hunt Island, où il avait atteri. Resté échoué sur cette île si violente pour les félins qui y sont massacrés, dans de telles circonstances personnelles et durant de longs mois, le Shaamah s'est enfoncé davantage dans l'obscurité...
L'entraînement consista de plus en plus à faire la peau à quiconque pénétrait les lieux, protégeant ainsi la faune locale devenue sa seule alliée. Mis à part le groupe SDK bien entendu, qui commençait à se peupler dangereusement en guerriers féroces et criminels. Tandis que la folie le guettait, risquant inconsidérément sa vie à laquelle il ne tenait plus dans des combats épiques, il tomba un jour sur une créature dont il ne sut pas immédiatement s'il avait à la tuer. Un homme-tigre, grand et puissant, lui apportant un étrange sentiment de familiarité. Celui-ci s'approcha brusquement du chat tigré, qui dans le doute engagea un combat qui ne dura heureusement pour lui pas longtemps. L'homme-tigre finit par se présenter : il s'agissait de son propre frère, Neosayen, qui était parti à sa recherche en entendant parler du naufrage... Transformé. En arrivant sur cette île, il s'était senti enivré par une étrange puissance, qui l'avait métamorphosé de la sorte. Il avait l'impression naissante qu'il s'agissait là de sa véritable apparence, et étrangement il ressemblait plus que jamais à son frère, qui pour un Shaamah avait toujours eu l'air d'un petit tigre. Une sorte d'entre-deux permanent qui pourrait expliquer sa force naturelle, si tout cela n'était pas si inexplicable.
Et surtout relativement sans intérêt pour un Evilior pas encore calmé, qui refusa de repartir avec son frère pour le moment, et continua son massacre durant des semaines. Un jour bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Il tomba sur plus forts que lui. 2 guerriers expérimentés qui ne se laisseraient pas faire si facilement. Malgré sa nouvelle magie naissante, l'assistance des Tigres et même des Vigialberos, notre corsaire plus féroce et sanguinaire que jamais ne put vaincre ce duo armé de katanas. Leurs têtes lui rappelaient vaguement quelqu'un, mais il ne se souvint que des mois plus tard qu'il avait eu ce jour là à faire à ses 2 anciens mutins marronés, sur les tronches desquels il ne put jamais remettre de noms. Il finit par tomber inconscient sur le dos de l'un de ses magnifiques cousins, qui l'emmena au fin fond de la forêt.
Malheureusement, ils n'atteignirent pas son campement où trônait le morceau de bois vestige de son navire et où il avait eu le loisir de réunir quelques plantes médicinales : le Tigre, blessé également, cassa sa pipe en chemin. Triste, impuissant et affaibli, la situation était grave pour Evilior. Le Shaamah-tigre passa 36h de plus dans cet état, tentant de se cacher au cas où les 2 combattants passeraient par là, tout en cherchant à s'alimenter et à se soigner. Mais il était désorienté, ne tenait plus sur ses pattes. La mort l'emporterait sous peu. C'est alors qu'il aperçut pour la 1ère fois une porte ornée de pierres précieuses, telle une apparition.
Le félin se croyait adossé à un arbre, mais se rendit compte que c'était un immense mur immaculé qui soutenait maintenant son dos. Avait-il perdu tellement de sang qu'il ne s'en était pas rendu compte ? De toutes façons, il fallait entrer. S'il avait encore la moindre chance de survie, c'était bien là-dedans... Il ouvrit la porte, devina une magnifique cité de marbre immaculé au travers du voile blanc qui commençait à couvrir sa vue, et s'évanouit à peine entré, la porte se refermant d'elle-même derrière son corps inerte.
Une humaine bandait maintenant ses plaies, dans une grande salle chaleureuse. "Salut ! Je m'appelle Melina, et tu es à Elelidia. J'ai vu le portail magique s'ouvrir, il t'est apparu dans une sorte de jungle. La cité choisit ainsi ses habitants. T'as morflé en tous cas." S'en suivit une longue conversation : chacun apprit de l'autre les grandes lignes de son histoire. Ils n'étaient clairement pas du même monde... Evilior pouvait sentir de la peine, mais aussi une pointe de méfiance chez la jeune femme, devant son histoire sombre comme la mort. Quand à lui, il trouvait en elle une naïveté agaçante.
Une seconde femme fit alors son apparition, Oni, une Capitaine pirate un peu particulière, véritable justicière. Un membre récent de son équipage lui emboitait le pas. Le chat des mers croyait halluciner. Ces personnes étaient surréalistes pour lui, leur existence même, douteuse. Oni lui faisait globalement la même impression que cette Melina, mais leur statut de pirates leur servit de lien. Il dut se rendre à l’évidence : de quoi était-il encore Capitaine, sans navire ni équipage ? Cette femme, là, lui proposait de reprendre l’océan pour subvenir ensemble aux besoins d’Elelidia. S’il aidait la cité, elle l’accepterait comme résident, et il pourrait s’installer dans cet incroyable palais, profitant de cette manière des fruits de sa piraterie. Comment refuser une telle opportunité ?
Une fois remis sur pattes, il fut décidé qu’Evilior intégrerait l’équipage du Ganglion, le bâtiment de la jeune Capitaine, comme Gabier. L’animal était trop dangereux, vu son passé parsemé de massacres et de vols crapuleux, pour briguer un poste à responsabilités sur ce navire quasiment humanitaire. Ni Oni, ni l’équipage, qui ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam, ne l’auraient accepté si vite. Mais faire de lui un simple matelot aurait été du gâchis, vues son agilité et ses connaissances navales, il fut donc admis parmi ces marins d’élite.
Le chaTueur ne le regretta pas. Il apprit à reconnaître Oni comme une Capitaine compétente, et approuvait la plupart de ses ordres. Bien sûr, certains de ses choix tactiques auraient différé, mais les résultats étaient là. Sa méfiance disparut bataille après bataille, et il se fia finalement à ses décisions. D’autres pirates les rejoignaient de temps en temps, depuis Elelidia, qui semblait en accueillir de plus en plus. Il se lia ainsi d’amitié au jeune Wesker, qui intégra directement l’équipage au poste prestigieux de Moucheur. Véritable prodige du combat à distance, sa présence permettait à Evilior d’être plus agressif au combat, et leur alliance ne souffrait plus aucune résistance.
Entre 2 bonnes prises en mer, le Ganglion rentrait toujours au port d’Elelidia, afin de ravitailler la cité et ses aventuriers en détresse. Le Shaamah aurait aimé emmener Isis dans cet endroit à bord de l’Interceptor, elle lui manquait parfois, mais il avait décidé de ne pas arrêter sa vie. Il profitait généralement de ces escales pour passer voir des membres du groupe préférant la terre ferme, comme l’étrangement loyal « Grrr ». Il retournait ensuite à ses affaires louches hors d’Elelidia, en attendant que son navire bienfaisant reprenne la mer…
Jusqu’à ce qu’au cours d’une conversation anodine, Mel lui parle des immenses souterrains inexplorés et dangereux de la cité, qui ne semblaient pas intéresser grand monde. Son sang ne fit qu’un tour. Sans préciser la raison de cette curiosité, il se lança dans leur exploration. Son côté festif et son sens relationnel avaient attiré des amis dans sa nouvelle vie, qui l’avait aidé à se reconstruire, mais il restait certainement le guerrier le plus obscur que la cité ait choisi.
Avec en tête une comptine de Kadji évoquant une arme légendaire nommée "Pourfendeur de monde" qui reposerait en enfer, il rechercha l'entrée du monde infernal. Après tout, puisque 2 portails permettaient de naviguer de la cité vers la surface et un 3e vers l'océan, il semblait logique qu'un 4ème mène au monde souterrain. Pourquoi les immenses sous-sols de la cité auraient-ils été piégés, si ce n'était pour la protéger d'un tel danger ? Sa quête le mena un jour à mettre à mort un démon au rang d'officier, attiré par une habile ruse des enfers jusqu'aux portes souterraines d'Elelidia. En l'interrogeant, Evi apprit un étrange conte qui n'en était certainement pas un : suite à une guerre ancienne au possible entre une partie des grands dragons et le reste des enfers, un artefact au pouvoir de destruction incomparable aurait été brisé et emporté par les traitres à écailles. Il se rendit malheureusement compte que ce qu'il cherchait n'était pas dans le monde souterrain, plus depuis des centaines d'années à en croire le mythe démoniaque, et qu'il était temps pour lui de reprendre la mer en quête d'informations sur des Dragons ayant quitté leur repaire avec cet objet. Pour se faire, il prit contact avec l'un des rares navires rencontrés à avoir résisté à Oni (et donc à lui-même).
Il changea alors légèrement d'identité, pour s'adapter à un équipage largement elfique et à sa quête de dragons. Au fait de sa force de combat, sa réputation passée, et déstabilisés par la perte d'effectifs découlant du combat, leur conseil des maitres fit plus que l'accepter. Désormais Cuistot sur un navire purement pirate, Heranos, il continua sa quête sous le nom d'Evilir Ryu, souvent suivi par "le démoniaque".
Cette phase de sa vie dura de longues années, qui lui permirent d'apaiser un peu sa fureur envers le monde entier, mais pas celle, démesurée, contre Dranig et ses pairs. Ni de le détourner de ses convictions d'anéantissement. Son groupe SDK gagna de son côté en sagesse autant qu'en mesure, et les guerriers le composant, s'ils restaient de féroces adversaires, n'étaient plus que rarement des criminels. Les marchands se firent moins fréquents, les combattants plus nombreux, mais les liens demeurèrent toujours aussi solides par delà les appartenances de chacun. Un style de combat implacable se développa au sein de l'équipe, une technique qu'ils nommèrent logiquement "Sneak - Dodge - Kill".
Evilir finit par obtenir une information capitale au détour d'une mise à la raison d'un bâtiment Vulrek au Nord d'Harroka. Plusieurs de ses membres témoignèrent en effet de la véracité d'une certaine légende. Ce n'était bien sûr pas un hasard : Evilir avait entendu des bribes de cette dernière par son propre réseau d'informateurs, qui eux-même tenaient cette histoire de Vulreks arrivant de la région. Ces derniers prétendirent avoir de leurs yeux vu des elfes volants... Depuis un lieu reculé à une altitude vertigineuse, ils auraient pu observer une zone peuplée de créatures ailées en tous genres. Les dragons règneraient en maîtres sur cet endroit improbable, où giserait une arme ancienne de destruction massive.
Le sang de l'Officier refit un tour, il lâcha immédiatement ce titre obsolète, son navire, son équipage et toute affaire en cours. S'engageant dans la foulée sur le bâtiment vaincu et passant, sous le titre de Contrebandier, de navires en autres convois terrestres situés sur son chemin, le chat entama un nouveau voyage. Longue et difficile, cette quête d'informations lui permettrait de trouver le moyen d'accéder à un endroit plein de promesses... Tout en retournant à sa vocation véritable, quand la piraterie et la cuisine n'étaient finalement que des plaisirs.
Ses pérégrinations le ramenèrent notamment sur la fameuse île dite CCS, avec son frère pour l'occasion. Redevenant un homme-tigre sur place, ce dernier sentit au fond de lui que c'était là, étrangement, sa forme originelle, qu'il ne pouvait maintenir que sur cette île. Ils avaient cependant croisé d'autres Shaamahs sur les lieux, et ils étaient restés chats, ce qui éliminait la possibilité que ce soit l'endroit d'origine de toute leur espèce. Neosayen retourna ensuite sur l'île des sages, ne pouvant se permettre de rester longtemps loin des siens.
Evi rendit visite à ses protégés tigres, son ami vigialberos, et passa bien sûr par son vieux campement. Il y retrouva sa vieille planche de bois flotté, parsemée de trous par un Cheval vorace et un peu stupide qui l'avait sans doute prise pour du pain ou autre. Loin de l'énerver, la scène l'amusa, et il nourrit l'équidé affamé. Aucun indice ne lui permit de déterminer son origine, mais le canasson ne semblait pas capable de se débrouiller dans la nature, et les deux animaux devinrent facilement amis, cavalier et monture. Libre de tout harnachement, la bique ne s'éloigna jamais beaucoup du chat, qui n'eut jamais à le contraindre pour aller où que ce soit. Machouiller le morceau de bois qu'il trimballait partout devint pour la bourrique sa façon de signaler qu'il avait faim.
Désormais accompagné, Evilir finit par atteindre le mont Kuzhdul, au sommet duquel il pensait pouvoir se rapprocher de son but, au moins physiquement, et peut-être apercevoir l'île céleste mythique. Seulement, le blizzard empêchait ici de voir quoique ce soit. Pour mettre à l'abri son bourrin étrange, il décida de se réfugier dans une grotte, où il fit la rencontre de mages humains ailés et zélés. Après de longs échanges d'informations en tous genres, il pu leur apprendre qu'ils ne trouveraient aucune solution à leur problème démographique dans les nombreux endroits qu'il avait exploré, réduisant ainsi drastiquement leur périmètre de recherche, qu'il proposa d'aider à parcourir contre financement. Il apprit quand à lui que les Telguns connaissaient le nouvel emplacement des dragons, mais ne s'y rendaient plus depuis bien longtemps car ils savaient de source sûre qu'aucun congénère ne se trouvait plus dans les parages immédiats de leur massif montagneux.
Leur maîtrise de la magie était telle qu'ils pouvaient lui créer un outil à partir de la planche qu'il restait de son bateau et d'un cristal de vol. Evilir n'avait plus qu'à partir en quête d'un autre village Telgun, pour obtenir cet appareil en rétribution, qu'il avait d'ores et déjà décider de nommer Interis (contraction de l'ancien nom du bâtiment et de celui de sa femme). Mais le sort en décida autrement, le destin ou plutôt le destrier. Sa monture, prise d'une fringale durant les trop longues négociations, machouillait frénétiquement le morceau de bois depuis un moment, quand, lassée d'attendre, elle tourna de grands yeux ronds vers le cristal Telgun qui flottait sur une espèce de petite table. Si c'est sur une table, ça se bouffe, pensa-t-elle certainement. La pouliche jusqu'alors sans nom goba tout entier la précieuse gemme, avec de grands yeux stupides et un appétit vorace...
Virant du marron pâle au bleu foncé, son pelage n'eut alors de cesse de changer de texture, oscillant incontrôlablement du simple poil au nuage moelleux et tangible. La discussion tourna court, le représentant Telgun était hors de lui, et le chat se souciait désormais bien plus de l'état du dada que des jérémiades du magicien. Ils furent fichus dehors, sans leur bout de bois et avec interdiction de revenir sans avoir trouvé un village telgun pouvant aider celui-ci. Seulement, le chaTruand compris rapidement leur erreur : lui avait obtenu tout ce qu'il était venu chercher et n'avait perdu qu'un bout de bois désormais sans importance. En effet, après avoir nourri le bourrin dégénéré, ce dernier se stabilisa. Toujours bleu, mais désormais capable de se rendre sur l'île flottante, il le nommerait désormais Enteris en hommage à son bateau et à sa femme (le -E remplaça le -I pour marquer l'erreur qu'était cette bestiole)... Seul point noir, il machouillait maintenant la queue du contrebandier pour indiquer sa faim.
L'aventure n'attendit pas longtemps. Le chat désormais volant se mit en route pour l'île en moins de temps qu'il lui en aurait fallu pour miauler. Il trouva en chemin, sur un sommet voisin, des autochtones peu aimables, elfes plus hautains encore que ceux de Cirel qui venaient étudier les environs, et qu'il dut rudoyer un peu plus que de raison pour entendre parler de dragons. Abimés, les 2 scientifiques remontèrent dans l'étrange engin qui leur avait permis d'atteindre cet endroit, en prenant mille précautions pour ne pas tomber sur la créature qu'ils venaient de décrire à leur tortionnaire. Un dragon noir aussi bête que méchant et plus laid encore, rôdait apparemment dans les alentours, et s'en prenait aux elfes qui y circulaient.
Le shaamah se mit en quête du lézard, mais c'est ce dernier qui le trouva. Heureusement, il fut tel qu'on le lui avait décrit, si ce n'est que face au félin, il se révéla beaucoup moins méchant. Au contraire, une fois rencardé et même assisté par le désormais pirate de l'air pour dévorer les 2 elfes rencontrés un peu plus tôt, l'oiseau d'écailles se révéla un véritable ami. Sa laideur était surestimée aussi, l'animal n'avait en effet pas la majesté des dragons habituels et inspirait facilement la peur, mais il n'évoquait pas non plus de dégout. Sa bétise, par contre, était réelle. Le monstre volant expliqua facilement être une création secrète de la magie noire nommée Drakon, placé dans cette zone par les elfes noirs pour empêcher leurs homologues sylvestres d'aller plus loin, et pour trouver une arme maléfique gardée par des êtres puissants. Il mena ensuite son copain félin à un groupe de dragons local qu'il avait rencontré à plusieurs reprises ces dernières centaines d'années.
Les reptiles logeaient sur une montagne volante, que deux d'entre eux gardaient avec attention. Une dizaine d'autres patrouillaient aux alentours, d'une puissance et d'une taille qui obligeraient d'office le chat à éviter le combat à tout prix. Ce plan faillit échouer rapidement : un des deux gardiens manqua de croquer Evilir et Enteris d'une même bouchée à l'instant où il les repéra. Puis il aperçu son compagnon couvert d'écailles, et se ravisa pour parler en gardant un oeil prudent sur le groupe entier. Le dada bleu avait de toutes façons perdu sa capacité à devenir nuage, et semblait affamé, comme à court de carburant. La discussion qui s'en suivit consterna le contrebandier... Les dragons reconnurent immédiatement la créature antielfique, qu'ils avaient eux même nommé "Drakon noir, le dragon con". Ce dernier se montrait très amical avec eux, leurs rapports ressemblaient à une relation d'idiot du village à concitoyens. Mais lorsque les gardiens firent remarquer à l'être artificiel qu'il savait bien ne pas avoir le droit de venir ici, encore moins accompagné, alors qu'ils gardaient un objet très dangereux, le shaamah eut du mal à retenir son rire.
Ainsi, Drakon avait localisé ce qu'il cherchait depuis bien longtemps, mais ne s'en rendrait jamais compte. Il se rappela à voix haute avoir promis de ne pas s'approcher du centre du lac au sommet de la colline, ce qui était d'une précision redoutable. Evilir, lui, se doutait bien que ce trésor était certainement ce qu'il recherchait aussi. Il se mêla donc à la conversation pour défendre le pauvre reptile noir, signalant qu'il lui avait prêté assistance en plein ciel avant de se trouver en panne de canasson, et que ce dernier l'avait mené sur la piste d'atterrissage la plus proche. Son nouvel ami fit une petite moue en comprenant que ce n'était pas toute la vérité, mais il sembla satisfait de ce manque de précision qui rendit leurs interlocuteurs plus compréhensifs. Les majestueux lézards ailés, ennuyés de cette situation incongrue, acceptèrent de laisser Evilir et sa monture se restaurer sur leur île volante, signalant au passage que c'était une première historique.
Une fois rétabli, Enteris emmena son cavalier sur un autre haut sommet à l'accueil bien plus chaleureux, peuplé cette fois de lycans montagnards avec qui il s'entendit comme chiens et chat. Ils furent escortés par Drakon, qui accepta de leur rendre un dernier service en les menant à ses créateurs le lendemain. Il ne souhaitait de son côté pas les rencontrer, jugeant qu'ils étaient méchants, mais amènerait Evilir aux abords de leur base. Ce qui fut dit fut fait, et le marchand se retrouva en pleine négociation avec ces mages dégénérés. Ces derniers se montrèrent relativement hospitaliers, car ils avaient assisté à distance au massacre des sylvestres. Aussi acceptèrent ils une alliance de fortune pour mettre la main sur l'objet de leur convoitise, que le truand indiquait avoir trouvé. Bien sûr, il prétexta n'avoir aucun intérêt pour les antiquités, mais connaitre le leur, et donc vouloir être payé uniquement en or pour son travail.
Son plan se mit en mouvement quelques jours plus tard, équipé de parchemins magiques rédigés par ses futurs ennemis pour l'aider dans sa tâche. Les elfes noirs lui avaient expliqué la situation, imprudemment vu le niveau de détail : l'artefact qu'ils cherchaient avait fait l'objet d'une guerre souterraine, il y a très longtemps, entre une partie des dragons et le reste des enfers. A la fin, le roi des dragons avait lui-même brisé l'épée maléfique pour éviter qu'elle ne soit utilisée un jour par l'ennemi, puis la faction dissidente avait emporté l'équipement brisé par delà les nuages pour s'assurer qu'elle resterait inutilisable. Les elfes avaient alors aidé ces nobles créatures à s'installer, et compris que cette arme devrait absorber une telle quantité d'énergie en brisant des objets de toutes origines, pour retrouver sa forme, non pas de façon graduelle mais brutale, qu'elle ne constituerait plus jamais un danger. Des années plus tard, un schisme sépara les elfes, qui avaient depuis longtemps perdu la localisation des dragons célestes, conduisant à la situation actuelle.
Les choses s'enchainèrent alors avec facilité et fluidité, même si Evilir savait bien que sa quête de restauration du pourfendeur de monde risquait par la suite d'être sans fin. Il retourna tout simplement sur l'île des dragons, se pointant comme une fleur sur un jardin, où les reptiles sidérés n'osèrent pas attaquer ce presqu'ami sans sommation. Il prétendit en toute insouciance venir leur porter un message de leurs vieux alliés elfes sylvestres, avec qui il avait finit ses affaires et s'apprêtait à retourner sur la terre ferme, après avoir salué Drakon dont il réclamait l'emplacement. Un parchemin magique remis en guise de message pour leur chef dernier garde du trésor (qu'il savait se situer juste devant le lac), il partit comme un voleur rejoindre la création des elfes noirs, à qui il lut un autre parchemin le camouflant en véritable dragon pour la journée. L'idée d'aller montrer sa nouvelle apparence à ses frères adoptifs l'enthousiasma fortement. Il y alla seul, tandis que le chat devait faire ses adieux aux lycans. Drakon fut pour la 1ère fois invité à se rendre au fameux lac, où le grand gardien avait étrangement prophétisé le jour même l'arrivée d'un magnifique dragon nouveau qu'ils connaitraient pourtant tous et qui devrait être mené à lui. Nul ne se rendit compte qu'il était sous l'emprise du faux message elfique ensorcelé, pas même le principal intéressé qui ne comprit pas pourquoi il avait prophétisé la venue du drakon noir, mue par un motif surprenant mais sans importance. Lorsque Drakon survola l'étendue d'eau, Evilir activa un dernier sortilège, qu'il avait pris soin de planquer aux abords de l'île à son deuxième passage.
Drakon perdit alors imperceptiblement un morceau de griffe, qui tomba dans l'eau, et une immense épée irradiant de lumière bleue apparut devant le chatruand. Manoeuvre de substitution presque banale : la griffe se transforma en réplique de l'arme légendaire cassée au contact de l'eau, tandis que le véritable objet fut téléporté devant celui qui avait placé le parchemin sur l'île avant de le lier magiquement au dragon artificiel. Cette feinte n'était pas nécessaire aux elfes noirs, mais avait été exigée par le félin pour éviter à son stupide ami de gros problèmes avec ses "congénères".
Une dernière étape permit enfin à Evilir de remodeler l'arme inestimable, bien trop encombrante et lourde dans cet état. Il trouva pour se faire des nains fantomatiques de la montagne, dont lui avaient parlé les lycans. Forgerons légendaires ayant développé une méthode pour continuer à pratiquer leur art dans la mort, une chose stupéfiante était de les voir utiliser le feu des dragons souterrains eux-mêmes dans leur forge, les flammes se contentant de contourner entièrement ces fantômes nonchalants, permettant à ces derniers de canaliser la chaleur à mains nues. Plutôt que de simplement diminuer la taille et la masse de l'objet, leur forge magique enchanta l'équipement pour qu'il prenne la forme la plus adaptée à son propriétaire, en l'occurence une paire de mitaines...
Ainsi redescendit sur Vespéraé le shaamarchand, toujours accompagné d'Enteris (qui perdit sa capacité à voler durant les semaines qui suivirent, sa légèreté magique ne lui permettant plus que de courir sur l'eau), désormais muni de l'arme la plus puissante jamais conçue, dont les elfes ne verront jamais la couleur, et qu'il renomma Fragarag car elle était pour lui la réponse à toutes les grandes questions. Il lui faudrait désormais réactiver l'engin inutilisable, en le nourrisant d'or et de sang, ou d'autres matériaux et objets spéciaux. Et le contrebandier sait parfaitement comment s'y prendre pour obtenir tout cela. Il commença par recontacter une organisation devenue plus combative que jamais, qui s'avèrerait d'une aide primordiale...
Sous l'impulsion de SDK et suite à une conversation avec son ancienne camarade Oni, Evilir rejoint une nouvelle guilde de bandits réputés pour leur science du combat : Akuma. Ces démons n'avaient peur de rien, affrontant des militaires de carrière comme des groupes rivaux sans se soucier des conséquences, ils n'hésitaient pas à cracher et pisser sur les statues des dieux les plus honorables, piller leurs temples, massacrer leurs dévots et pousser les forces des enfers à se manifester en provocation aux dieux.
Evi ne s'associat pas à eux par hasard, si son équipe de renseignement l'avait assuré de la force de ces démons, Oni lui avait surtout fait remarquer que s'il voulait faire absorber de l'énergie puissante à son artefact en lequel elle ne croyait pas le moins du monde, affronter les dieux eux-mêmes serait illogiquement logique. L'idée de tuer Dranig de ses propres pattes, aussi bien pour sa propre satisfaction que pour l'accomplissement de son projet, revint tout naturellement. Cette nouvelle horde de bandits était toute indiquée pour le mener à s'attirer ses foudres... restait à savoir comment localiser puis se rendre sur la fameuse île divine où l'ennemi logeait, entouré d'un mur de flammes réputé infranchissable.
Drakon, qu'il surnomma Shelkeknemron, le suivit dans cette nouvelle aventure, s'installant comme gardien du grand arbre de la forêt d'Elevensnake où Evi élit domicile pendant un temps. La bestiole y sympathisa avec les lézards locaux peu futés, qu'il commença à défendre des trop nombreux elfes chasseurs passant par cette forêt. Les bandits se firent quand à eux décimer petit à petit par des gardes royaux, et remplacer peu à peu par le groupe SDK qui en absorba les derniers membres. Certains s'installèrent avec le contrebandier dans l'ancien repaire Qintara déserté, mais tous se retrouvèrent irrégulièrement au pub Vespé voisin pour mettre en commun leurs informations et accessoirement se saouler.
Au détour de ces assemblées, rapportant des faits bien souvent tout à fait inutiles, quelques informations ne demandant qu'à être recoupées tombèrent par ci par là. La forêt locale, d'abord, avait abrité il y a bien longtemps un village éponyme peu remarquable, en partie habité par des pêcheurs. Un coin de pêche existait toujours, et certains alcooliques taquineurs de dorades y prétendaient apercevoir un bateau en sale état. Enfin, l'histoire des fantômes de nains repoussant les flammes fût évoquée par Evilir.
Un improbable plan de génies accrocs aux saronys naquit de ces éléments : enquêter sur les anciens pêcheurs d'Elevensnake leur permit, le bon jour à la bonne heure, d'attirer ce qui s'avérait être un petit bateau de pêche fantôme à l'aide d'un banc de poissons-lunes réunis de longue haleine. Il fallut ensuite persuader les macabés flottants de jouer les taxis en leur rendant de multiples services... Puis encore se débrouiller pour amener cette embarcation légère (ne craignant plus grand chose puisque déjà du monde spirituel) en pleine mer, où elle fut installée dans une crique cachée de Hunt Island, prête à atteindre son but final.
L'idée désormais relativement réaliste était de se servir du navire fantôme, nommé Catuine, pour aborder la Dilia en toute sécurité, 4 envahisseurs vivants pouvant s'installer dans la cale tandis que le bateau hanté traverserait sans mal le feu divin entourant l'île. La théorie semblait se vérifier : ni orbe de feu, ni flamme de drakon, ni rayonnement d'origine magique ou naturelle n'affectait effectivement le voilier ni ses habitants permanents. Restait à savoir le jour J si le plasma sacré n'aurait pas un effet différent, mais au moins le plan était aussi bon que faire se pouvait.
Un dernier problème se dressait sur le chemin d'Evvie. Le chemin. Il fallait toujours loger les malfaiteurs divins, et absolument aucune piste concernant cette île mystique ne lui était encore apparue. Seules les preuves de l'existence de différents dieux suggéraient qu'ils devaient bien vivre quelque part, et que la Dilia ne serait pas moins véridique que ses habitants potentiels.
Les érudits cherchèrent dans les livres, les plus religieux auprès de groupes démonistes comme Royal*vengeance, les hommes de terrain (marin) directement en pleine mer ou bien sur terre auprès de différents peuples, les plus aventureux tentèrent d'obtenir quelque donnée que ce soit du côté d'Infinitalis, puisque quelqu'un y semblait plus renseigné que nos moines sur l'objet divin qu'était censé être la Vita cera. Mais ils firent tous chou-blanc.
Le Shaamah tenta sa chance du côté d'Harroka où avait disparu une autre sphère semble-t-il toute aussi magique, avec son frère en manque d'aventure. L'enquête ne les mena nulle part, mais ils en profitèrent pour se renseigner sur une autre préoccupation majeure : Evilir avait d'abord donné rendez-vous à son frère au CCS avec sa petite famille, et celui-ci avait de nouveau changé, sur place. Le félin était donc différent d'autres chats, qui ne se changeaient pas en tigres là-bas. Les neveux d'Evi eurent les mêmes symptômes. Leur sang était donc en cause, c'était une question de famille, de tribue à minima. Autre différence notable, Neosayen changeait sur pratiquement toute l'île, tandis que sa progéniture n'était métamorphosée que sur une partie d'Hunt Island.
À court d'idées sur le dossier Dilia, ils entreprirent de tester les habitants de leur village natal. Certains cousins furent affectés par la transformation, sur une moitié de l'île en moyenne, mais la plupart pas. La généalogie leur permit de remonter à un ancêtre commun, Falan, fondateur d'une tribue appelée Falani. C'est aux 5 sages qu'Evilir retrouva un ancien suffisamment vieux pour conter ce qui n'était déjà plus qu'un mythe durant sa propre jeunesse. Falan aurait été un tigre tueur de Hunt Island, mangeur d'homme notamment amateur d'elfes frais. Un quadrupède physiquement similaire aux autres, mais à l'intelligence fortement développée. Véritable chaînon évolutif, il n'aurait pas choisi la communication pour se dresser contre la chasse des siens, déjà répendue à l'époque, préférant se servir de sa cervelle pour massacrer les envahisseurs.
Les chasseurs elfiques ne comprirent pas ce profond changement et notèrent uniquement que ces animaux devenaient agressifs. Un groupe de chasse d'élite fut envoyé pour éliminer tous les félins hargneux et rétablir la passivité de cette engeance. Falan contraria ce plan, mettant en place une embuscade pour anéantir le contingent, assiégé dans une grotte. Toute tentative d'évasion se soldait en graves blessures, et Falan était bien décidé à savourer leur lente agonie à tous une fois affaiblis. Certains avaient déjà été prélevés puis longuement dévorés, un spectacle insoutenable.
Une autre spectatrice sauva le gibier. A la vue du massacre organisé par des bêtes féroces sur ses protégés, Danava intervint. Elle fit de Falan un Shaamah contre son gré, jugeant que cette race convenait parfaitement à son intelligence et lui permettrait de vivre une vie féline normale. Normale et faible, afin de canaliser de force son agressivité. Mais le sort manqua d'efficacité car sa cible luttait contre sa propre dénaturation, et cela ne suffisait pas à soustraire les autres tigres à son influence. Alors elle le téléporta, ou plutôt le déporta, sur l'île des 5 sages où d'autres Shaamahs "vivaient"... Il y mena donc une existence d'esclave, et sa descendance hérita de sa malédiction, n'y échapant que partiellement sur la terre natale de leur ancêtre.
Ainsi aboutit l'enquête. Leur véritable forme shaamahnique n'était même pas celle d'hommes-tigres, elle les rapprochait juste de leur origine de simples tigres. La contrainte de Danava révoltait le contrebandier. Son frère au coeur plus calme retourna à sa vie de famille, mais notre Falani décida que si sa patte gauche prendrait la vie de Dranig, la droite tuerait la déesse de la dénature.
Il se réinstalla sur l'île de la chasse. Son habitat naturel.
Hunt Island redevint son foyer, mais il passait plus de temps au pub vespé, dans des tables rondes avec son groupe cherchant la Dilia, dernière étape de leur quête improbable. Le reste de son temps était consacré à la contrebande : se procurer divers richesses, reliques et même adversaires (monstrueux ou humains) afin de réactiver lentement Frag, surnom affectueux de son arme.
Des informations intéressantes arrivèrent à ses oreilles poilues, au fil de cette vie passionnante. L'existence de lances magiques capables de tuer en un seul coup, par exemple. Habitué aux armes de jet, il se voyait bien en lancer 2, une de sa patte gauche et l'autre de la droite, sur Dranig et Danava. Mais quelques tests avec des flèches de glace montrèrent que les mitaines n'absorbaient pas la force d'un ennemi achevé à distance. Cette vengeance "facile" aurait donc été contreproductive pour Fragarag.
Une piste bienvenue finit par leur arriver. Un ménestrel lycan de passage dans leur repère, leur fit part de son histoire, en quelques points similaire à celle d'Evilir. Il était équipé d'une belle lyre, que notre chat alcoolisé voulut renommer Heavylyre... Soumis lui aussi à une injuste malédiction divine bien plus connue que Falan, il avait notamment été pirate. Déjà musicien à l'époque, il mit la patte sur un foulard magique permettant d'en appeler à Brastos. Il l'invoqua devant son équipage qui lui demanda sans détour un moyen de trouver la Dilia et un instrument de musique céleste. La divinité ne cédant pas si facilement proposa un marché : s'ils lui apportaient un alcool qui le satisfasse et lui jouaient une ôde parfaitement adaptée pendant qu'il buvait, il obtempèrerait.
Leur quête d'alcool fut très compliquée... A la recherche d'une boisson pourpre au millésime légendaire, ils s'attaquèrent à un bateau mal escorté apportant des denrées d'exception à Trigorn. Un convoi royal repéra leur forfait et ils ne purent s'enfuir que d'un poil, essuyant là un feu nourri qui tua la majorité des marins. Composant ensemble un morceau d'exception sur les mourants inspiré de leurs propres pertes, l'équipage du navire Yronmaidan s'acquitta alors de sa seconde tâche.
Ils firent de nouveau appel au dieu de la fête. Sage et empathique, il rendit à leurs côtés hommage aux disparus. Evi nota que tous les habitants de la Dilia ne se valaient pas. Le moment de vérifier le pari arriva durant la soirée, et Brastos expliqua qu'il se montrerait malgré tout inflexible, à la hauteur de leur demande. La divinité fut abreuvée et la mélodie jouée. Brastos décrivit ensuite avec exactitude son ressenti : la musique était extraordinaire, et l'alcool atteignait un niveau d'excellence digne de la Dilia. Mais les 2 n'allaient pas ensemble... La boisson pourpre sélectionnée évoquait plutôt un évènement joyeux, et ne convenait pas à la situation.
Cependant, ce dieu ne fut pas injuste pour autant et récompensa leurs efforts : il prit dans son sac un Ocarina de sa propre conception, et en sortit des notes à l'évidence divines. La mélodie du groupe de mortels fut sublimée. Puis l'immortel imagina de nouvelles paroles, qu'il grava par magie sur l'instrument : une comptine menant droit à la Dilia. L'ocarina sacré disparut alors, pour réapparaitre en ce monde dans un donjon, où il promit que les tristes pas de qui cherchait sincèrement à trouver l'île le mèneraient. Ainsi disparut-il avec le foulard l'ayant convoqué. L'équipage continua ses activités, jusqu'à ce que notre ménestrel en soit le seul survivant.
Sa volonté d'atteindre l'île était faiblarde, et il pensait que cette quête avait pris fin. Sauf que... Evi s'était trouvé sur sa route, et héritait désormais de son entreprise. Tous voulaient trouver la Dilia du plus profond de leur être, et Evvie était un animal d'une grande tristesse. Les conditions étaient réunies pour que le musicien accomplisse le voeu de ses anciens camarades, il ne pouvait pas passer à côté. Pour l'anecdote, c'est ce ménestrel qui changea l'orthographe du petit nom d'Evi en Evvie, surnommé le monstre, dans ses textes le mentionnant. Il le fit en rapport avec la figure de proue de son ancien navire, une tête de félin diabolique que ses camarades avaient nommée Eddie.
Notre Shaamah avait désormais un but bien défini : trouver l'ocarina de Brastos, dernier élément qui le mènerait à tuer Dranig et Danava, pour remettre d'aplomb Frag et détruire ce monde... Son temps continua donc à se partager entre réunions au pub Vespé, et contrebande. Il finirait par trouver l'ocarina.
Fiche :
Le guerrier poilu surnommé Evi par ses amis, le fut au fil de ses aventures Evvie le monstre par ceux qui le connaissent mieux que ça. Le temps passant, et lui même allant de cultures en cultures, son nom "monstrueux" fut simplifié, ou plutôt contracté, en Ewy. Son esprit tactique, son agilité, et ses griffes lui permettent de "se défendre" dans le milieu violent auquel il appartient. Il utilise parfois sa fronde pour envoyer ses projectiles d'Harroka. Judicieusement dissimulé dans son manteau, du vieux Mithrigob (mithril de basse qualité, exploité et forgé par le peuple Gobelin) renforce son pouvoir défensif propre aux chats, assez souples pour résister aux chutes les plus impressionnantes. Sa technique de combat, développée au sein du groupe au même nom, se nomme le SDK.
L'ex-pirate possède bien sûr un compas, une longue vue, et une flasque. Magiques, évidemment... ce set légendaire, entre les pattes d'un contrebandier qui croit dur comme fer en son orientation déboussolée, forme le sortilège du sens de l'aventure. Le compas, conçu par un gobelin déréglé, est capable de confuser tout un équipage. Le sien. La longue vue est floue, on y voit bien ce qu'on veut. Et enfin la gourde d'alcool de Mujaho épicé au Sarony, dont le niveau ne descend jamais : la porter à la truffe suffit à en ressentir les effets. Cette potion magique rend d'une certaine façon invincible, l'utilisateur ne sentant plus grand chose... mais peut s'avérer mortelle si on la boit.
Pour se déplacer, Evilir a recours à Enteris, son étrange cheval bleu sans harnais ni selle, capable de galoper sur l'eau.
Ressortissant de la tribue Falani naturellement proche de son apparence originelle de tigre de Hunt Island (tout du moins, le chat parait clairement sauvage), il bénéficie aussi de la magie d'orage, arrachée d'un pari avec Dranig. Mais loin de le consoler, sa légèreté du vent (toute naturelle chez un chat) le ramène surtout à sa rage.
Enfin, il est aujourd'hui équipé d'une paire de mitaines abimée très particulière : Frag le "pourfendeur de monde". Son pouvoir est en sommeil. Le secret de sa restauration, selon les anciens nains, réside dans la destruction de matériaux puissants par le porteur de cet équipement qui en absorbera la force. Des hectolitres de sang guerrier, des centaines de tonnes d'or, le bois des arbres les plus anciens, les roches les plus précieuses, la vie des monstres les plus féroces, les objets les plus magiques... chaque fois que les griffes du shaamah atteignent ces raretés, les mitaines en absorbent l'essence. Une fois nourries à satiété, leur pouvoir reviendra d'un seul coup, et le porteur n'aura plus qu'à libérer la puissance du pourfendeur, qui anéantira tout. Il traque donc en priorité les créatures les plus à même de rassasier l'arme, à savoir les dieux. Deux d'entre eux plus spécifiquement : Dranig et Danava, avec qui il a un compte à régler.
Au delà de ses caractéristiques, Ewy fumera souvent un Sarony en buvant son jus de Mujaho, au pub Vespé...